1 An

« Pourquoi tu n’écris plus ? » « Tu laisses tomber ce beau projet ? » « J’ai besoin de lire tes articles, écris s’il te plaît »

Je crois que j’ai écrit cet article 100 fois, je ne savais juste pas par où commencer.

Vous m’avez tant manqué. 

J’avais tellement de choses à dire que je me suis enfouie dans le silence, j’avais tellement de choses à vivre que j’ai juste accepté chaque vague et puis d’un coup celles-ci étaient de plus en plus fortes. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas voulu rejoindre le large. J’ai accepté les vagues de plus en plus hautes et les creux de plus en plus profonds. J’avais envie de me tester, jusqu’où je pourrais me laisser porter ? Et naturellement, sans m’en rendre compte, j’ai rejoint la terre ferme et je suis restée là, j’ai pris le temps de regarder toutes ces vagues qui m’avaient fait voyager entre différentes émotions. 

Ça a duré un an, un an d’introspection.

J’ai eu besoin d’une année pour me retrouver. J’ai essayé d’écrire, sans succès. J’étais perdue et frustrée. Mes mots alignés les uns derrière les autres ne faisaient plus aucun sens, comme si d’un coup je n’arrivais plus à m’exprimer, comme si j’avais du jour au lendemain peur de m’exprimer. J’ai développé une phobie, la phobie des autres, la peur de l’être humain, des relations humaines, du mensonge, de la trahison, de la souffrance provoquée par autrui : j’avais juste envie de me taire et de disparaître, pour que plus jamais personne ne puisse m’atteindre.

Alors j’ai essayé de me comprendre, de me retrouver, je suis partie à la quête du MOI, j’ai voulu être plus connectée au monde qui m’entoure. J’ai médité, acheté des pierres, parlé à la lune, j’ai rencontré des hypnotiseurs, en espérant devenir la meilleure version de moi-même. J’ai cherché à me construire pour le jour d’après, pour l’épouse, pour la mère de famille que j’inspire à être : saine et solide. 

Dans ce combat contre cette anxiété, je me suis retrouvée face à moi-même et je me suis sentie tellement seule. Moi qui tenais tant à cette indépendance, devenue au fil des années ma plus belle arme, moi qui aimais tant cette solitude, elle avait fini par me terroriser. Je me suis retrouvée face à mes démons pour mieux les combattre. J’ai eu tellement peur : « Et si je restais comme ça toute ma vie ? Et si cette peur de l’abandon, si tous mes traumatismes prenaient le dessus sur moi ? Qui voudrait d’une personne avec tant de cicatrices, aussi abîmée ? Est-ce qu’un jour j’aurais moi aussi une famille ? Est-ce qu’un jour quelqu’un me protégera ? »

J’ai tiré le frein à main. J’ai eu besoin d’une pause, pour regarder tout ce qu’il se passait autour de moi : « Est-ce que tu as fait les bons choix ? » J’ai eu tellement de questions sans réponse. Cette phase d’introspection m’a torturée. Je me suis retrouvée en sanglots dans les bras de mes proches, pleurant sans savoir comment m’arrêter. J’ai pleuré si fort en regardant cette vie tellement imparfaite : « Je n’en peux plus, je veux qu’on me laisse tranquille, je veux être heureuse aussi. » Pendant 1 an j’ai eu l’impression de faire 10 pas en avant et 20 en arrière. 

Je pourrais continuer mais j’ai envie de vous parler différemment cette fois. Je pourrais écrire des paragraphes sur les nombreux mauvais choix que j’ai pris ces derniers mois, incluant des collaborations avec des personnes dénigrantes, menteuses, hypocrites, qui n’hésitaient pas appuyer sur mes cicatrices pour me rappeler que je n’étais pas normale, que je ne rentrais pas dans le moule, que j’étais différente donc “folle”, “malade”, pointant du doigt ce blog, comme une « secte de dépressifs ». Ces derniers mois j’ai été confronté à la face la plus sombre de l’être humain. J’ai découvert que certaines personnes pouvaient donner corps et âme pour faire du mal. J’ai été surprise par cette noirceur, par cette haine que certains humains nourrissent.
Je pourrais également vous décrire ma sensation lorsque j’ai appris qu’une amie de toujours n’était qu’en fait une ennemie de toujours. Je pourrais parler de mon père, sujet que j’ai toujours volontairement gardé secret, sans trop savoir pourquoi je souhaitais le protéger. Un homme qui m’a fait tant souffrir, source de tous mes démons. Un homme sans intelligence émotionnelle, qui a abandonné son enfant. Un homme qui m’a laissé seule face à un tsunami, m’offrant pour souvenirs des cicatrices et une image de « l’Homme » traumatisante :« Et si je finissais avec un homme aussi lâche que mon propre père ? » Je pourrais continuer encore et encore mais la finalité est la même, je suis là. Tout ça fait partie de moi. La vie ne s’arrête pas, elle continue à me surprendre, je la trouve toujours aussi instable, elle me terrorise, mais j’ai envie de croire qu’elle est encore pleine de bonne surprises. 

Il était temps de reprendre le dessus, je l’avais déjà fait, ça ne devait pas être si compliqué.

Je mentirais si je vous disais que tout est très facile qu’il suffit de méditer deux fois par jour et de boire 1,5L d’eau. Je pense que l’acceptation est une notion propre à chacun, nous sommes tous unique et notre jauge d’acceptation aussi. Finalement tout arrive pour une raison, je sais que c’est chiant à lire, mais je le pense vraiment. Je sais que je ne serais pas la femme que je suis si je n’avais pas vécu toutes ces tempêtes, je n’aurais pas été aussi épanouie professionnellement si je ne m’étais pas trompée autant de fois. Je ne saurais pas ce qui est bon pour moi, si je n’étais pas tombée sur des hommes toxiques. On apprend tellement en tombant, pour ma part plus je tombe, plus je rebondis haut. Mais l’être humain n’est pas livré avec le mode d’emploi en cas de panne. Lorsqu’on fait face à un échec quel qu’en soit la nature, on en veut au monde entier, et puis on ne trouve pas de sortie de secours, comme si on était bloqué dans cette situation, dans cette frustration, colère, tristesse, pour toujours. Et pourtant, le soleil se lèvera toujours le lendemain. Personne ne viendra jamais vous sortir de votre lit ou essuyer vos larmes. C’est à vous de vous relever, pour la 100ème fois s’il le faut et faire de vos rêves une réalité. Peut-être que le voisin a une herbe plus verte, mais (putain) il est temps d’arroser la vôtre, 20 fois plus si il faut. Battez-vous.

Il m’aura fallu un an. 

Aujourd’hui quand je me regarde dans le miroir, je vois une femme de 24 ans et pour la première fois, je suis fière. Je suis fière de ce reflet, je suis fière de mes combats. Je suis fière de mes cicatrices, je suis fière de mes erreurs. J’aime ce reflet. 
Je vois une femme qui a pris un risque et qui est devenue sa propre patronne, une femme créative et déterminée professionnellement. Une femme qui n’a plus peur de dire qu’elle est douée. 

Je craignais tant le jour d’après, à présent je suis prête à affronter les prochaines années. Le chemin est encore long, mais la route est si belle. Je sais que l’adolescente de 16 ans serait fière de cette femme que je suis devenue, elle me regarderait sans doute avec de grands yeux brillant en me demandant « Comment ? ». Je lui répondrais qu’elle s’en sortira seule et qu’elle réussira, sans l’aide de personne, et même si certains matins sembleront insurmontables, elle n’abandonnera jamais. Sa singularité, sa différence, sera sa plus grande force. 

Il m’aura fallu un an, mais je n’ai jamais été aussi prête pour l’étape d’après. Je ne me suis jamais sentie aussi femme et aussi forte. Je suis prête pour ce nouveau chapitre de ma vie qui, je le sais, sera le plus beau. Finalement, moi qui le cherche depuis si longtemps, je crois que c’est ça le bonheur. 

Ps : Votre vulnérabilité est votre force.

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