Expérimenter la vie

Ça fait longtemps, j’ai 1000 raisons à donner pour justifier cette absence, mais le plus important c’est le présent non ? Alors me voilà. 

C’est avec l’arrivée des premiers jours de l’automne que je décide de faire un point sur ces derniers mois, j’aime écrire sur un papier les points positifs et les points négatifs que m’ont apporté toutes ces expériences vécues. Autant dire que la vie m’a encore réservé son lot de surprises, de montagnes russes et de leçons (encore des leçons). Quand je regarde ma vie je vois comme un électrocardiogramme qui monte et descend sans cesse, ce n’est jamais linéaire, quand tout semble s’apaiser, hop quelque chose refait monter la courbe. Mais finalement est-ce que ce n’est pas ça vivre ? Je me suis plains souvent de ne pas avoir une vie tranquille et sans histoires, mais j’en oublie que certaines personnes vivent toute une vie avec un électrocardiogramme plat, sans courbes, sans montagnes russes. Et finalement à choisir ? Laissez-moi mes tornades, elles me définissent, elles font de moi la personne que je suis et chaque haut, chaque bas, rajoute une page au livre de ma vie. J’imagine parfois m’asseoir avec mes enfants et raconter toutes mes aventures folles, mes rires, mes pleures, mes victoires, mes échecs, j’espère qu’ils trouveront leur maman cool.

Ces derniers mois, j’ai continué à expérimenter la vie, parfois je me dis que ceux qui gèrent mon scénario sont complément fous, ça doit être un artiste ou peut-être qu’il est Balance ou Gémeaux (rien de personnel), mais ce n’est pas très stable. Il s’agirait de prendre une décision et de s’y tenir, j’ai parfois l’impression d’être le pantin de ma propre existence. « Tiens de l’amour, ah non en fait non pas pour toi », « Tiens de l’amitié, ah non en fin de compte nul, on retire ! » J’aime en parler avec humour, car au final je reste persuadée que tout ça a un sens, peut-être pas tout de suite, mais un jour j’aurai les pièces manquantes du puzzle et j’arriverai à mieux comprendre le tableau.

Ces derniers mois j’ai pris du recul, c’est comme-ci je m’étais assise dans un gros fauteuil et que j’avais regardé le film de ma vie, j’étais en même temps actrice et spectatrice. J’ai commencé l’année follement amoureuse et puis comme les montagnes russes il a fallu que ça me retourne le ventre et d’un coup ce qui me faisait tant de bien, m’a fait horriblement de mal. Et puis il y a eu l’amitié, aïe, quel goût amer cette déception m’a laissé. Et puis l’amour est revenu comme le soleil pour finalement repartir et laisser place à une nouvelle tempête. Et quand la claque est double on fait quoi ? 

Cette double claque m’a fait plier bagage, j’ai pris l’avion et j’ai fui à Montreal, à New York, à Istanbul, ça fait tellement Carrie Bradshaw, l’adolescente de 14 ans aurait été trop fière. J’ai fui parce que j’avais envie de rester occupée et pas uniquement dans mon petit environnement parisien, j’avais envie de partir loin. Et finalement je n’ai jamais autant vécu de choses que ces derniers mois, c’est comme-ci j’avais mis ma vie en mode accéléré. Je n’ai pas cherché à oublier les déceptions qui m’avaient fait fuir, mais j’ai tout simplement voulu me prouver que peu importe l’épreuve, rien n’arrête la vie. J’ai commencé mon année au bras d’un homme dont j’étais follement amoureuse et j’ai cru que cette année était celle où j’allais enfin pouvoir mettre la première brique à la construction de mon propre cocon, de ma propre famille, mais le destin a foutu un énorme coup de pied à mon moodboard car d’autres plans m’attendaient. J’ai compris que rien n’est fixe ,ce qui est rouge aujourd’hui peut être vert demain, que « JAMAIS » n’existe pas et que « TOUJOURS » encore moins. Que le meilleur moyen de ne pas retourner le navire c’est de suivre le rythme des vagues. 

Et quand il a été temps de rentrer à la maison, de se faire un plat de nouilles et de se retrouver seule après des mois à être dans le mouvement et bien j’ai explosé en larmes, un bon coup. Et je me suis remise en question, « Qui je suis ? » « Qu’est-ce que je veux ? » « Où je vais ? » « Est-ce que je suis responsable ? » C’est comme-ci j’avais ouvert la porte à mes angoisses que j’avais gentiment empiler dans un tiroir pendant plusieurs mois. Il était temps de leur faire face à nouveau, alors je me suis regardée dans le miroir et finalement… Oui nous sommes responsables de nos actes, nous sommes responsables des gens que nous acceptons de faire rentrer dans notre vie, nous sommes responsables du travail que nous choisissons, nous sommes responsables de nos actions, de nos mots et de l’énergie que nous donnons. Mais NON nous ne sommes pas responsables des agissements d’autrui, des sentiments d’autrui , de la jalousie, de la médiocrité, de l’hypocrisie et de la méchanceté que le monde autour de nous peut nous donner. La seule responsabilité que nous avons c’est de nous aimer assez pour ne pas laisser quoi que ce soit remettre en question la personne que nous sommes. Je ne m’aime pas encore assez aujourd’hui, sinon je pense que j’aurais tout ce dont je rêve depuis toujours, je pense encore qu’une partie de moi n’est pas supposée avoir ces choses là, mais le chemin n’est pas fini et la partie qui m’aime finira par écraser celle qui me déteste. 

J’ai décidé par amour pour moi même de ne plus réagir aux choses que je ne contrôle pas, par amour j’ai décidé de vivre dans le présent et non dans le passé ou le futur, par amour j’ai accepté que la solitude était le moyen le plus simple de me ressourcer. Par amour pour moi-même j’ai accepté que la version que l’on se fait d’une personne n’est parfois pas représentatif de la réalité, par amour pour moi-même j’ai accepté de laisser partir ceux que j’aimais mais qui ne m’aimait pas en retour. Par amour pour moi, j’ai accepté que je méritais mieux. 

On nous étouffe avec des couches de « AIMEZ-VOUS » « YOURSELF FIRST » et finalement j’avais jamais vraiment compris ce que ça signifiait, moi qui ai toujours eu beaucoup d’amour à donner, je n’avais jamais pris le temps d’en donner une poignée à ma propre personne, je ne comprenais pas le principe jusqu’au jour où la personne que j’aimais de tout mon coeur a décidé de se choisir lui plutôt que moi. Être confrontée à une personne qui part car il s’aime trop pour accepter une situation, c’est incroyable et c’est la meilleure leçon que m’aura appris l’année 2022. J’ai décidé à mon tour de me choisir et ça passe par des choses très simples : n’acceptez plus la médiocrité, n’acceptez plus les « peut-être », n’acceptez plus les chemins étroits lorsqu’on vous offre des routes dégagées plus loin. Ça vaut pour tous les aspects de votre vie. J’avais tendance à m’accrocher à ceux qui n’étaient pas capable de me donner 100%, je m’accrochais à 20% car je me disais « c’est déjà bien ». 

Depuis que je n’accepte plus les 20% l’entourage est beaucoup plus réduit et l’esprit beaucoup plus léger, je n’ai pas besoin de pansement ou de relations superficielles pour me sentir aimée ou pour avoir un soupçon d’attention, car tout ce qu’il me faut est déjà à l’intérieur de moi-même. Beaucoup craignent la solitude car le silence est très bruyant, mais pourtant il est nécessaire. La solitude fait peur à ceux qui ont peur d’affronter leur reflet dans le miroir, à ceux qui ont peur d’eux-même, mais tôt ou tard il faut s’affronter.

Je pense qu’il est important d’apprendre à nous regarder plutôt que de chercher l’erreur chez les autres, non autrui n’est pas toujours le coupable ! On cherche chez les autres ce qui nous manquent, mais arrêtons de courir après des choses que nous avons déjà à l’intérieur de nous, ce qui doit partir part, ce qui doit rester reste. Ainsi soit-il. J’ai aussi constaté que les choses deviennent plus simple quand on abandonne notre meilleur ennemi : L’ÉGO ! C’est la tumeur de toutes nos relations, l’égo nous éloigne de la personne que l’on est profondément, l’égo ne pourra jamais cohabiter avec l’amour, si vous voulez la paix, débarrassez vous d’abord de votre égo. 

La vie m’a pris beaucoup et pourtant je continue de l’apprécier. Elle est maladroite et impulsive tout à mon image, mais elle est surtout remplie d’amour, sous toutes ses formes, il suffit juste d’ouvrir les yeux et de ne pas louper le train lorsqu’il se présente à nous.

J’écris ces articles depuis 2019, nous sommes en 2022, j’ai 25 ans et les 5 prochaines années de ma vie sont celles que j’appréhende et attend le plus, c’est les années de la construction, les années du ciment et des piliers de la vie. J’ai peur de ce que me réserve la vie mais je lui fais totalement confiance, elle ne cessera de me surprendre, mais je pense que tout arrive pour une raison, chaque détail, chaque émotion se doit d’être vécue. 

En attendant je continue d’expérimenter la vie, l’amour de mes proches, le mariage de mes meilleures amies, les familles qui se construisent et les carrières qui explosent. Je continue à suivre mon instinct à y croire quand personne n’y croit, à changer de couleur de cheveux quand tout le monde me veut blonde, à aimer quand on veut que je déteste, à accepter quand on veut que je refuse. J’exprime ma gratitude pour tout ce qui fait de mon quotidien un univers coloré où les jours ne se ressemblent pas, un univers où je peux être vraiment moi-même, la capitaine de ma vie.

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