Le grand A

Mes histoires d’amour finissent toujours mal, je ne sais pas si c’est la maladie du siècle, mais je ne sais plus aimer, je ne sais pas doser mes sentiments ou bien suivre tous ces codes qui impliquent fierté, estime de soi et égo. Je ne sais pas aimer correctement, sans déborder, je donne trop ou pas assez. Existe-il vraiment un code de l’amour ? Notre époque est-elle la pire pour s’aimer ?

J’ai aimé deux fois dans ma vie, le vrai amour, pas avec un petit a, celui avec le grand A. J’avais 16 ans quand j’ai rencontré mon premier amour, je pourrai raconter cette histoire 100 fois. C’était le coup de coeur, le coup de foudre, comme au cinéma, mais en mieux. Je l’ai aimé dès la première seconde. Il n’est jamais véritablement sortie de ma vie, malgré moi. Parfois la vie re-croise nos chemins, et le temps d’une soirée, on s’oublie et on s’offre quelques heures comme-ci on ne s’était jamais détruits, salis ou déchirés.

Nous ne sommes plus capable de nous aimer comme la première fois, une seconde fois.

Alors son absence laisse place à d’autres. Et je découvre différentes manières d’aimer, je grandis et je comprends que ce sentiment, ce petit « truc » qui te rend totalement accroc, est terriblement rare. Je me perds entre l’attirance, l’intérêt, la flatterie, l’excitation, et l’amour. Je découvre tellement de nouvelles manières d’aimer, mais aussi de se faire du mal.

En quelques années j’ai cherché l’amour avec le grand A et je me suis perdue dans les bras d’hommes plus forts, plus intelligents, plus drôles, plus gentils, plus passionnés les uns que les autres. Je ne cherche pas un physique, je cherche ce « truc ».

Il y a quelques mois, ce « truc » est apparu. Je déteste cette phrase qui nous dit que « ça arrive quand on s’y attend le moins » . Mais merde, c’est vrai.

Un soir il est apparu devant moi, il représentait tout ce que je déteste, arrogant, froid, dragueur, avec un regard vicieux. Il était beau et ma tête me hurlait de fuir, mais il avait ce truc.

C’est avec une main de fer dans un gant de velours qu’il m’a doucement piégée dans l’une des relations les plus toxiques que je n’ai jamais connu. Il m’a cadenassée sans jamais rien me promettre. J’ai donné sans jamais recevoir, j’ai aimé sans l’être en retour. Je me suis accrochée si fort alors que mon corps entier me supplier d’abandonner.

Je ne lui ai jamais rien reproché. Je m’en suis pris à moi-même, je me suis détestée de l’aimer, je me suis rabaissée, acceptant ses conditions et ses allées et venues. J’étais là, sous son coude, j’étais disponible.

Le jour où la frustration était si étouffante à tel point que je ne pouvais même plus reprendre ma respiration, le jour où la douleur n’était plus seulement psychologique mais physique, j’ai fuit. Il m’a encouragée à partir, il a accepté mon départ, alors que je voulais qu’il me retienne.

Il est revenu 10 fois , comme un boomerang, pour mieux repartir.

L’amour ce n’est pas la recherche de ce « truc », l’amour c’est d’abord s’aimer soi-même. L’amour ce n’est pas l’abandon de soi, l’amour c’est la construction de soi.

Je n’ai pas perdu mon temps, j’ai appris. Chaque personne vit une relation différemment, certains plus prudemment et plus pudiquement, quand d’autres se jettent la tête la première et offre corps et âme. Je ne changerai pas ma manière d’aimer car c’est la plus authentique, elle est sans filtres, elle est passionnée et débordante.

Aujourd’hui, je m’aime assez pour aimer les bonnes personnes.

N’arrêter jamais d’être amoureux.

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